Dans une interview publiée le 22 juin 2018 sur le site Web Planet of the Vapes lors du Global Forum on Nicotine de Varsovie, le docteur Farsalinos s’est exprimé au sujet de sa dernière étude scientifique, qui s’est intéressée à l’Iqos, le tabac chauffé de Philip Morris, ainsi qu’à la cigarette électronique. Il met également en garde contre le subohm.

Le Dr Konstantinos Farsalinos a réalisé une nouvelle étude en collaboration avec un collègue du Centre de chirurgie cardiaque d’Onassis. Publiée le 18 juin 2018 dans la revue scientifique Addiction, celle-ci compare les émissions d’un produit du tabac chauffé, l’Iqos avec la vapeur d’une cigarette et la fumée du tabac.

Cette étude est non seulement la première étude à comparer l’Iqos avec une cigarette de tabac traditionnelle et avec une cigarette électronique, mais c’est également la première à être indépendante. “Aujourd’hui, nous avons en Europe ce que l’on appelle les produits du tabac chauffé, mais aussi la vape. Je pense qu’il est important de faire ce genre d’étude parce que les fumeurs doivent avoir la réponse à la question : quel est le type de produit le moins dangereux ? C’est la raison pour laquelle nous avons fait cette étude”, explique le scientifique grec.

La vape de loin la plus performante pour réduire les risques du tabagisme

L’étude a analysé les émissions d’aldéhydes et a trouvé que l’Iqos produisait entre 80 et 90 % moins d’aldéhydes qu’une cigarette de tabac traditionnelle. En outre, la cigarette électronique produit environ 90 % moins d’aldéhydes que l’Iqos elle-même, soit à peu près 99 % moins qu’une cigarette de tabac traditionnelle.

“Donc par définition, les deux produits sont de loin bien moins dangereux que la fumée du tabac. Mais il y a aussi un continuum de risque entre les deux produits, et il apparaît que les cigarettes électroniques, et spécialement le type de cigarette électronique que nous avons choisi pour cette étude, sont bien moins dangereuses que l’Iqos elle-même”, conclut Konstantinos Farsalinos.

Pratiquer le subohm et l’inhalation directe en connaissance de cause

Néanmoins, le Dr Farsalinos est toujours prudent vis-à-vis de la pratique du subohm. “Il est possible que le subohming à wattage élevé puisse accroître les émissions d’aldéhydes dans la vapeur, mais je ne pense pas que cette augmentation soit très importante. Les vapoteurs décideront pour eux-mêmes, je ne vais pas leur dire quoi faire, mais ils doivent comprendre que, idéalement, ils devraient augmenter leur niveau de nicotine et vapoter moins d’e-liquide quand ils le peuvent”, conseille-t-il.

Le site Internet Planet of the Vapes explique que le docteur Farsalinos fait référence aux atomiseurs qui utilisent maintenant du coton à la place de mèches en silica pour absorber le e-liquide, ainsi qu’à ceux disposant d’une résistance installée dans le bas du réservoir (qui permet une hydratation constante, ndlr). “Ces changements techniques améliorent substantiellement le profil des émissions d’aldéhydes et je pense que le matériel d’aujourd’hui produit beaucoup moins d’aldéhydes, à tel point que vous êtes probablement exposé à plus d’aldéhydes en restant chez vous et en respirant l’air de votre maison, qu’en utilisant une cigarette électronique”, commente-t-il.

Plus d’e-liquide consommé, plus d’exposition aux toxines potentielles

“Nous avons montré, dans au moins deux de nos études, que les niveaux d’aldéhydes étaient inférieurs à ceux détectés dans l’intérieur d’une maison. La plupart des gens ne savent pas que le formaldéhyde est l’un des plus abondants produits chimiques que l’on retrouve dans l’air intérieur. Il est utilisé pour traiter les meubles en bois, les peintures, les murs, les toits, bref il est présent partout. Vous êtes donc exposés au formaldéhyde dans tous les endroits fermés. Partout”, regrette le scientifique grec.

Pour revenir à l’inhalation directe en subohm, Farsalinos estime que les vapoteurs doivent comprendre que la quantité d’exposition aux toxines potentielles dépend de la quantité de liquide consommé. “Le problème que je vois avec la pratique du subohm est que souvent, quand un vapoteur passe de la méthode d’inhalation indirecte à l’inhalation directe, il augmente sa consommation de liquide de manière conséquente. Plus vous consommez d’e-liquide, et plus vous augmentez votre exposition potentielle à des toxines. Si vous doublez votre consommation de liquide, vous doublez votre exposition”, constate-t-il, et c’est, somme toute, logique. La diffusion croissante des pods et le retour au MTL sont donc une bonne nouvelle pour la santé des vapoteurs, et également pour leurs portefeuilles.