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M. Siegel – Les groupes anti-tabac et la FDA contre l’e-cigarette

Traduction du blog de Mike Siegel du 30 juillet 2009
Blog original : http://tobaccoanalysis.blogspot.com/

Campaign for Tobacco-Free Kids a rejoint d’autres groupes anti-tabac pour faire interdire la e-cig et retirer celle-ci du marché. Dans un récent communiqué de presse, ils déclarent :
« La Federal Food And Drugs Administration (FDA) veut protéger la santé publique en réclamant l’interdiction des cigarettes électroniques et leur retrait du marché. Au cours d’une nouvelle conférence de presse, elle informait le public des dangers sanitaires relatifs à son utilisation. Nous attendons avec impatience que la FDA prenne des mesures supplémentaires pour stopper la commercialisation et la vente de ces produits non homologués… Les fumeurs soucieux de leur santé devraient avoir recours à des substituts agréés médicalement et à des tabacologues plutôt que d’utiliser des produits non homologués. Comme l’OMS (organisation mondiale pour la santé) l’a conclu, tant que les fabricants de cigarette electronique n’auront pas fait réaliser des études scientifiques sérieuses, l’OMS ne pourra pas considérer la cigarette électronique comme une thérapie légitime pour les fumeurs désireux d’arrêter la cigarette conventionnelle. »
L’envers du décor :
Ce que CTFK et les autres groupes anti-tabac nous disent c’est qu’ils préfèrent voir plus d’un million d’anciens fumeurs, qui ont déjà arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique, revenir à la cigarette combustible.
Ainsi, l ‘action que ces groupes demandent à la FDA d’appliquer au nom de la santé publique aboutira à une augmentation du taux de mortalité de ces individus, dont la plupart ont vu leur état de santé s’améliorer grandement depuis leur passage à l’e-cig.

Les e-fumeurs étant ainsi poussés à se rabattre sur les substituts nicotiniques —comme le Champix, notoirement connu pour avoir des effets secondaires à risques— il faut s’attendre à ce que la majorité d’entre eux reprennent la cigarette normale, puisqu’ils auront pour la plupart déjà expérimenté un échec avec ces produits, la raison même pour laquelle ils étaient passés à la cigarette électronique.
Les substituts nicotiniques s’occupent de réguler la dépendance pharmaceutique de la cigarette, mais pas ses aspects comportementaux, comme le plaisir ressenti au travers de la gestuelle dans l’expérience du fumeur. La « magie » de la cigarette électronique c’est que l’illusion est quasi totale. C’est pourquoi la plupart des vapoteurs ont trouvé la cigarette électronique bien plus efficace que les substituts « homologués ».
Si la cigarette électronique n’avait pas déjà été introduite sur le marché américain, elle aurait pu suivre le circuit habituel des procédures d’approbation des produits pharmaceutiques. Mais c’est trop tard : il y a déjà plus d’un million d’utilisateurs aux Etats-Unis, selon les sources de l’industrie du tabac.

Il est grotesque de vouloir éradiquer le produit du marché en forçant ainsi ses utilisateurs à retourner à la cigarette conventionnelle.
Les annonces de la FDA vont faire peur à beaucoup d’utilisateurs de l ‘e-cigarette, et si elle suit les avis des groupes anti-tabac et poursuit son action jusqu’au bout il va y avoir plus d’un million de personnes qui vont revenir à la cigarette conventionnelle après un arrêt du tabac. En quoi est-ce favorable à la protection de la santé publique? Les seuls intérêts défendus ici sont ceux de Big Tobbacco, qui perd de l’argent pour chaque utilisateur de cigarette électronique.
Il est ahurissant de voir s’établir une telle politique de désinformation autour de l’e-cig. Pourquoi les professionnels de la santé et les autorités compétentes n’essaient-elles pas d’examiner en toute impartialité l’e-cigarette en interviewant ses nombreux utilisateurs sur leur expérience avant de retirer du marché ce produit qui transforme la vie des fumeurs?

Peut être que le meilleur exemple de désinformation nous vient d’un article paru dans le Huffington Post et écrit par Karen Stabiner. Elle soutient la proscription de la cigarette électronique en se basant sur le fait que l’industrie du tabac -qui fabriquerait et vendrait ce produit selon elle- n’est pas digne de confiance. Stabiner déclare ainsi :

« les compagnies [de tabac] qui encouragent l’usage de la nicotine ne cessent de me révolter ! 40 ans après la découverte des risques du tabac, elles cherchent toujours à élargir leur clientèle, faisant fi des dernières recherches, prêtes à tout pour séduire ma douce fille non fumeuse, ses amis et leurs jeunes frères et sœurs. Leur dernier gadget, c’est la cigarette électronique. Oui, cette industrie du tabac bipolaire, qui prétend vouloir vous faire cesser de fumer en inventant de nouvelles techniques pour appâter le chaland, a créé un tube en plastique qui ressemble à une cigarette, délivre de la nicotine comme une vraie et marche avec une batterie – selon eux afin de permettre à l’usager d’inhaler des substances moins dangereuses. Je n’éprouve aucune sympathie pour une industrie qui n’existe que parce qu’elle a les moyens de tromper et détrousser le premier venu. Nul n’étant si bien servi que par soi-même, allez donc sur le site de la FDA et dites-leur ce que vous pensez d’une entreprise qui tue non seulement ses clients mais également les pauvres fumeurs passifs qui n’ont que le tort de les fréquenter. »

Cet article est entièrement basé sur sa certitude que la cigarette électronique est le dernier subterfuge des magnats de Big Tobacco pour accrocher de nouveaux clients. La vérité, bien sûr, est que les e-cigs ne sont ni fabriquées ni vendues par les compagnies de tabac pour qui elles représentent, au contraire, un énorme manque à gagner.
Une chose est sûre : les cigarettes électroniques sont sur le marché depuis 3 ans et nous n’avons aucun rapport d’effets secondaires néfastes (au contraire de Champix, sur lequel il y a eu des milliers de plaintes, et qui a provoqué des centaines de morts, mais que la FDA approuve toujours). Comme Jacob Sullum le souligne dans un article de Hit And Run, lors d’une récente conférence de presse, la FDA a demandé aux utilisateurs d’e-cigarette de faire connaître les effets secondaires qu’ils avaient pu rencontrer, car elle n’a reçu aucune plainte après trois ans de commercialisation mais désespère d’en trouver pour soutenir sa demande arbitraire de bannissement du produit.
Sullum écrit :

« Si la FDA a conclu cette conférence de presse en priant les consommateurs de lui faire part des éventuels effets secondaires qu’ils auraient rencontrés lors de l’utilisation de l’e-cigarette, c’est sans doute parce qu’elle ne tenait toujours aucune preuve concrète qui justifie sa demande de retrait du marché. Cette approche, qui remplace la science et la protection du consommateur par une obstination puritaine et bureaucratique sacrifie les intérêts (et peut-être les vies) des fumeurs qui pourraient réduire de façon drastique leurs risques de maladie en passant à la cigarette électronique. »

Les groupes anti-tabac et la FDA font preuve d’un manque total de perspective dans leur façon de traiter l’e-cig. Ils voudraient nous faire croire que la cigarette électronique représente une véritable menace pour la santé publique alors que tout prouve que le seul danger réel, c’est la vraie cigarette.

Un utilisateur d’e-cigarette a résumé à la perfection les implications du rapport de la FDA :

« Le problème avec les déclarations de la FDA [sur la cigarette électronique] n’est pas qu’elles sont mensongères, mais qu’elles manipulent la vérité. La FDA n’a pas dit que l’e-cig était dangereuse, mais qu’elle contenait des substances décrites comme telles. Il y a une énorme différence. Tout bien considéré, la FDA n’a jamais prouvé que les e-liquides étaient plus dangereux que les autres substituts nicotiniques homologués. C’est sur ce point que nous devons insister pour nous faire entendre. »

Le Dr. Murray Laugesan, suite à ses études sur la cigarette électronique, a écrit dans un article publié sur le site web d’une émission de télévision néo-zélandaise :

« Les agents cancérigènes que nous avons trouvé n’étaient présents qu’en quantités infimes, tout juste détectables… [Les utilisateurs] ne mourront pas de l’e-cig alors qu’ils risquent de mourir demain d’une crise cardiaque s’ils continuent à fumer. »

Les études de toxicité à long terme prennent 8 années, au terme desquelles la FDA pourra déterminer la valeur de l’e-cig en tant que substitut nicotinique. Il serait préjudiciable aux anciens fumeurs ayant arrêté grâce à la cigarette électronique de les priver de leur outil pendant cette étude.