La cigarette électronique, une alternative au tabac.
J’ai acheté sur Amazon le livre de Jean-François Etter, Maître d’enseignement et de recherche, Responsable du groupe « prévention » à l’Université de Genève, intitulé : La cigarette électronique, une alternative au tabac.
Je m’attendais au pire (en fait non, car depuis que je m’intéresse à ses activités il m’ a toujours donné l’impression d’être de bonne foi) En effet dès mars 2010 j’ai eu l’impression que JF Etter ne voulait pas se lancer dans une croisade contre la cigarette électronique, mais qu’au contraire il s’y intéressait, sans préjugés, mais aussi sans se départir de la prudence des scientifiques. Il y a encore quelques coquilles semble-t-il, mais elles devraient être corrigées dans les prochains jours.
J’ai dévoré ce livre avec enthousiasme et je dirais même avec passion . Tout y est (voir le sommaire).
Evidemment les 500.000 (ou 1 million) d’utilisateurs français vont bien trouver en tant que « experts » des choses à redire. C’est normal, on voudrait toujours que ce que les scientifiques, la presse et les vrais experts écrivent soit en tout point semblable à notre pensée que l’on voudrait unique.
Même si j’ai passé quelques paragraphes en diagonale, c’est ce que j’ai lu de mieux jusqu’à aujourd’hui. Une fantastique source d’information dont j’espère les politiques et l’administration voudra bien s’inspirer. Et quant aux médias, avant de publier un article ou faire un sujet sur la cigarette électronique, la lecture de « La cigarette électronique, une alternative au tabac. » leur évitera bien des pièges.
Enfin avant de vous en livrer quelques extraits je tiens à dire un grand MERCI à Jean François ETTER .
PS : ça va être la fête ce soir sur le forum-ecigarette, seul site français à être cité dans l’ouvrage (liste à la fin)
Voici quelques extraits histoire de vous mettre l’eau à la bouche :
Je précise que les extraits choisis ne valent ni approbation, ni réprobation, c’est juste pour vous donner un tout petit aperçu de ce que vous pourrez lire.
Toute évaluation de la toxicité des cigarettes électroniques doit se faire en comparaison avec la toxicité du tabac. Le tabagisme est la principale cause de décès évitable dans les pays riches. Il provoque 432’0000 décès chaque année aux Etats-Unis et 60’000 en France, ce qui est plus que le nombre total de décès causés par la mauvaise alimentation et le manque d’activité physique (qui causent 400’000 morts par an aux Etats-Unis). Parce que les cigarettes électroniques aident à arrêter de fumer, et parce que les taux sanguins de nicotine sont généralement moindres lorsque l’on vapote que lorsque l’on fume, l’équilibre des inconvénients et des avantages penche clairement en faveur de l’e-cigarette plutôt que du tabac. Les e-cigarettes peuvent sauver de nombreuses vies, mais il faudra évaluer les risques liés à l’utilisation de la cigarette électronique durant plusieurs années.
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En outre, pour les adolescents qui vont de toute façon essayer la nicotine, sous quelque forme que ce soit, il est sans doute préférable de découvrir la nicotine dans les cigarettes électroniques plutôt que dans les cigarettes de tabac, puisque les e-cigarettes sont moins addictives et beaucoup moins toxiques que le tabac.
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Il a été suggéré que l’e-cigarette ne devrait être autorisée qu’après que toute les études nécessaires sur la sécurité et l’efficacité seront publiées, mais cette approche se traduira par une interdiction de facto de l’e-cigarette pendant de nombreuses années. Pour les raisons évoquées ci-dessous, une interdiction de tous les modes d’utilisation de la nicotine à part le tabac et les substituts nicotiniques n’est ni possible ni souhaitable. Les consommateurs ont le droit d’être protégés contre les produits dangereux, mais la réglementation actuelle sur la nicotine n’est clairement pas satisfaisante car elle est trop timorée. On peut raisonnablement argumenter que cette législation cause des millions de morts chaque année globalement. Au minimum, il faudrait imposer aux fabricants des normes de fabrication, et les ingrédients dangereux devraient être interdits. Cependant, les organismes de réglementation devraient adopter une approche équilibrée, en tenant compte à la fois des risques et des avantages de l’e-cigarettes. En particulier, les cigarettes électroniques ont sans doute des effets bénéfiques sur la proportion de fumeurs dans la population, sur la mortalité et la morbidité causées par le tabagisme, sur le coût des soins de santé et sur les coûts liés à la perte de productivité chez les fumeurs malades ou décédés.
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Moins de fumeurs arrêteront et plus de fumeurs mourront
Si les e-cigarettes sont interdites ou strictement réglementées, de nombreux vapoteurs qui sont des ex-fumeurs recommenceront à fumer, et de nombreux fumeurs n’arrêteront jamais de fumer. Pour ces personnes, l’impact de l’interdiction est clairement négatif. Compte tenu du nombre extraordinaire de décès causés par le tabagisme (430’000 décès chaque année aux Etats-Unis, 60’000 en France, 8’000 en Suisse), restreindre toute méthode efficace pour arrêter de fumer provoque inévitablement de nombreux décès et de nombreux cas de maladie.===
Fait intéressant, un récent rapport a montré que la plupart des organisations qui se sont opposées aux e-cigarettes ont reçu des montants substantiels d’une compagnie pharmaceutique qui fabrique des médicaments d’aide à l’arrêt du tabac,133 ce qui représente un conflit d’intérêts non déclaré, puisque l’e-cigarette est un concurrent direct de ces médicaments.
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Recommandations aux professionnels de la santé
Conseillez les patients de manière adéquate
Actuellement, on sait peu de choses sur la toxicité et l’efficacité des e-cigarettes, et la plupart des études disponibles sont de courte durée. Si un patient qui n’utilise pas encore l’e-cigarette vous demande s’il doit l’utiliser, répondez que vous ne pouvez pas recommander ces produits, compte tenu de l’état actuel des connaissances scientifiques. Conseillez plutôt aux patients d’utiliser les médicaments approuvés pour arrêter de fumer: les substituts nicotiniques, le bupropion ou la varénicline. Recommandez aussi aux patients de consulter un médecin tabacologue ou d’appeler un service d’assistance téléphonique.
Si un patient utilise déjà des cigarettes électroniques et vous dit que cela l’aide à arrêter ou à éviter de recommencer à fumer, alors il est prioritaire de l’aider à arrêter de fumer plutôt que de l’inciter à cesser le vapotage, car l’arrêt du vapotage pourrait le conduire à recommencer à fumer. Les utilisateurs d’e-cigarettes doivent néanmoins être informés que peu de choses sont connues sur la toxicité et l’efficacité à long terme des e-cigarettes, mais que les e-cigarettes sont probablement beaucoup moins toxiques que le tabac.===
Compte tenu de ce qui précède, nous pensons qu’il est raisonnable d’exiger que l’utilisation de la cigarette électronique en public soit soumise aux mêmes restrictions que la fumée de tabac. Les lois antitabac devraient inclure un article interdisant le vapotage dans les lieux fermés lorsque d’autres personnes sont présentes, en particulier des enfants. Aux Etats-Unis, l’utilisation de l’e-cigarette dans les lieux publics est déjà interdite dans plusieurs villes, comtés et États.
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Des impuretés toxiques ont été trouvées dans les e-liquides et les vapeurs, y compris des nitrosamines spécifiques au tabac qui sont cancérogènes (mais à des doses similaires aux doses trouvées dans les substituts nicotiniques, de telles doses ne sont pas soupçonnées de causer des problèmes de santé), des aldéhydes, de l’acroléine, de l’acétone, de l’éthanol et des solvants chlorés
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Recommandations aux décideurs politiques et aux organismes de réglementation
N’interdisez pas les e-cigarettes, ne les réglementez pas trop sévèrementComme indiqué ci-dessus, l’interdiction des e-cigarettes ou des e-liquides contenant de la nicotine n’est ni possible ni souhaitable. Mettez en oeuvre une législation réaliste centrée sur la santé de la population.
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Conclusions
Du point de vue de la santé publique, et donc du point de vue des décideurs politiques et des législateurs, les cigarettes électroniques ne doivent pas nécessairement être absolument sûres, il suffirait que leurs avantages soient manifestement supérieurs à leurs inconvénients. Peu d’études sur l’efficacité de ces produits ont été publiées, mais ces études sont concordantes et indiquent que les e-cigarettes aident les fumeurs à arrêter de fumer ou à réduire leur consommation de tabac. Cependant, on ne sait presque rien sur les effets sanitaires à long terme de l’inhalation de vapeurs contenant de la nicotine, du propylène glycol, du glycérol, des arômes, des colorants alimentaires et des impuretés. Néanmoins, les e-cigarettes sont probablement beaucoup moins toxiques que les cigarettes de tabac, et leur effet sur la santé est très probablement positif, car elles aident sans doute les gens à cesser de fumer.
Entre temps, compte tenu de la rareté des études publiées, les décisions politiques devront être prises dans un contexte d’incertitude. Toutefois, au vu du très grand nombre de décès causés par le tabac, tout nouveau produit qui aide les gens à cesser de fumer devrait être mis à la disposition des fumeurs aussi largement que possible. Si les e-cigarettes sont interdites ou trop sévèrement réglementées, des millions de fumeurs continueront à fumer et mourront inutilement de maladies causées par le tabagisme. Potentiellement, un effort de collaboration entre les décideurs politiques, les industriels, les associations de consommateurs, les cliniciens et les chercheurs contribuera à la sécurité et à l’efficacité des e-cigarettes et au retrait des produits dangereux. La disponibilité d’une alternative plus sûre à la cigarette sauvera de nombreuses vies.