Sébastien Béziau, rédacteur en chef du magazine Vap’you, donne son avis, toujours tranché, sur un sujet brûlant. Aujourd’hui : le modèle anglais vs la situation française.
Près de 30 % de fumeurs en France, les derniers chiffres inquiètent, le tabagisme remonte. Pourtant, il suffit de traverser la Manche pour trouver un pays où le taux de fumeurs est plus de deux fois moins élevé, largement sous les 15 %. Les Britanniques sont-ils plus intelligents que nous, Français, les lumières de l’Humanité ?
Look at this
En France, on peine à avoir des données au moins annuelles sur le tabagisme. Au Royaume-Uni, les baromètres sont mensuels. Alors forcément, le suivi est meilleur. Pas étonnant que depuis 2015 (au moins), les autorités de santé aient identifié le vapotage comme outil majeur de réduction des risques. En France, officiellement, les pouvoirs publics se demandent encore si ça aide les fumeurs à arrêter de fumer.
My darling
En Angleterre, il est très compliqué de trouver des cigarettes, elles sont distribuées chez des épiciers, sans aucun signe extérieur, et les paquets doivent être cachés dans des placards. En France, on a un magnifique réseau de buralistes, avec une belle carotte bien visible, parfois lumineuse H24. C’est sans doute l’un des premiers logos que les enfants de deux ans mémorisent, peut-être avec la croix verte des pharmacies. Les buralistes sont subventionnés en permanence à coups de millions, alors que dans la catégorie des commerçants, ils font partie de ceux qui gagnent le mieux leur vie.
But, you are french ?
Donc, depuis de nombreuses années, les Anglais ont compris l’opportunité du vapotage pour réduire le tabagisme. Apparemment, ça leur convient de faire baisser le nombre de fumeurs. Là-bas, les antitabac et les autorités de santé marchent main dans la main pour la réduction des risques, on incite les fumeurs à essayer la vape, même les femmes enceintes, même les (déjà) malades. Question de mentalité ? Pragmatisme anglo-saxon ? Ils ont fait le Brexit, il paraît que c’est mal. Nous, Français, on reste dans l’Europe, avec une commission qui programme de supprimer les arômes dans la vape, de taxer les produits du vapotage et d’interdire les systèmes ouverts.
Une fois, on m’a dit qu’il ne fallait pas trop parler de “modèle anglais” aux huiles de notre gouvernement et de notre administration. Ce serait “vexant”.