Nous vous emmenons dans le laboratoire d’un des plus originaux et audacieux fabricants d’e-liquides de France : Boston Shaker Vape. Basé à Schiltigheim en Alsace, il conjugue l’art du cocktail et de la dégustation avec une mixologie patiente. Aurélien Matter, maître d’œuvre du projet, nous explique tout.

La société a vu le jour en 2017, à Strasbourg. À l’origine, c’est une poignée d’amis qui avaient un projet totalement différent. “Nous avions envie de créer une société ensemble, raconte Aurélien Matter, nous étions prêts, mais, au dernier moment, ça n’a pas pu se faire pour des raisons totalement indépendantes de notre volonté. Cela faisait longtemps que je pensais à un projet dans la vape, je leur ai proposé, et c’est comme ça que Boston Shaker Vape a vu le jour.”

Shake, shake, shake !

Aurélien Matter, fondateur

Pourquoi Boston Shaker Vape ? “C’est le nom d’un shaker pour la préparation de cocktails, explique Aurélien Matter. Il en existe de différentes sortes, et le Boston shaker, c’est le top du top, à mon avis. Le secret, c’est sa partie en verre qui permet de contrôler la température de sa préparation. Les autres sont en acier, du coup, quand on met de la glace dedans, ils refroidissent très vite, et on a l’impression que le cocktail est froid, alors que non.”

Une évidence pour ce passionné de cocktails, qui voulait faire se rencontrer ses deux passions. “À l’origine, Mademoiselle Sophie et Le Secret d’Hippocrate étaient des cocktails, du moins, je les avais réfléchis comme tels”. Une façon de faire représentative de la méthode d’Aurélien Matter. “J’imagine les liquides comme j’imagine les cocktails. C’est difficile à expliquer, sourit-il, mais tout part d’une base contrebalancée avec une saveur, puis une autre saveur, et ainsi de suite. Il doit y avoir plusieurs niveaux, comme pour un cocktail, entrée de bouche, milieu de bouche, fin de bouche.”

Temps long et arômes sur mesure

Du coup, créer un e-liquide doit prendre un temps très long ? “Oui, parce qu’il y a le temps de steep en plus. Pour certains arômes, même si le steep n’est pas optimal, on peut déjà goûter et deviner ce que ça donnera. Pour d’autres, comme les gourmands, il faut des semaines avant d’avoir une idée du rendu, et donc des ajustements à faire. Chaque liquide de Boston Shaker Vape, c’est minimum six mois de travail.”

Mais sur quelle base ? Parce que ces liquides sont tellement différents des autres qu’on a du mal à imaginer qu’ils sont issus d’arômes du marché… “Il y a un certain nombre d’arômes que nous avons fait fabriquer selon des critères très précis. D’autres viennent de catalogues d’aromaticiens, mais nous les arrangeons. Par exemple, nous avons une framboise, dans Mademoiselle Sophie, qui est un mélange de plusieurs arômes mixés avec des quantités différentes. Pour Le Secret d’Hippocrate, il y a un assemblage de thés extrêmement complexe”, détaille Aurélien Matter.

Sur quel matériel sont testés les liquides ? “Sur des drippers, d’abord, pour obtenir un rendu bien décomposé des différents arômes. Puis nous les testons sur différents tanks, avec du tirage serré, du tirage aérien… Si nous savons que chacun de nos liquides s’exprime mieux avec un type de matériel, nous faisons toujours en sorte d’avoir une cohérence.”

Fabrication sous contrôle

Concernant la fabrication des liquides, Boston Shaker Vape a fait appel au LFEL. Pour Aurélien Matter, “c’est un partenariat de confiance qui va au-delà de la simple fabrication. Ils s’occupent de tout pour nous, y compris de commander les bouteilles et de les stocker. Il est arrivé qu’on ne trouve pas de fabricant d’arômes qui nous satisfasse, et ils ont puisé dans leur réseau pour nous mettre en contact avec des professionnels avec qui ça pouvait matcher.”

Boston Shaker Vape collabore aussi avec d’autres marques. “En ce début d’année, nous sortons deux liquides, à la demande d’un partenaire. Ce ne sera pas sous la marque Boston Shaker Vape, même si elle va apparaître. Nous avions déjà créé un liquide pour ce partenaire, en suivant ses indications très précises. Là, nous avons procédé différemment, parce qu’il nous a donné des indications générales, et nous avons pu aller plus loin sur la créativité. Je pense que vous serez surpris.”

Et pour le futur, la gamme de sept liquides va-t-elle être étendue ? “Sur les Boston Shaker, oui, sans doute, mais nous prenons le temps de réfléchir et de décider où nous voulons aller. Nous allons sortir une deuxième gamme, qui sera plus accessible, tout en gardant la patte Boston Shaker.”

Aurélien, en tout cas, est tout à fait d’accord avec l’assertion qui dit qu’en vape, tout est faisable. Il le prouve au quotidien dans chacun de ses liquides.